Avant de passer au vert, pendant 15 jours, à Paris, les stars ont bataillé sur l'ocre de la porte d'Auteuil. Pourtant, Djokovic, Murray, Wawrinka et consorts ne seraient rien sans… leur raquette. Et oui ! Inamovible, indispensable, la raquette est LA vraie star du tennis.
Alors que les tournois de printemps battent leur plein, Art of Tennis a décidé de vous proposer une semaine spéciale raquette.
Nous avons rencontré 4 spécialistes du réseau Art of Tennis. Au programme : quelles sont les meilleures raquettes du marché ? les innovations ? les tendances ? Découvrez quelles raquettes trustent les plus hautes marches des podiums !
Jean-Philippe COSSEDU du magasin Sporteam 13 à Aix en Provence nous livre sa vision des choses.
« J'établis mon diagnostic à partir de l'historique du joueur : qu'est-ce qu'il reproche à sa raquette ? »
Art of Tennis : Jean-Philippe, on imagine que cette épreuve du classement est assez difficile…
C'est sûr ! En matière de raquette, les classements ne veulent pas dire grand chose. Mais, si je dois sortir trois raquettes du lot, ce sont la HEAD XT INSTINCT MP, la BABOLAT PURE AERO et la la HEAD XT RADICAL MP.
L'INSTINCT MP, c'est la plus polyvalente, selon moi. Le meilleur compromis entre puissance et contrôle, qui convient donc à énormément de joueurs.
Je mentionne la PURE AERO, parce que c'est la raquette des joueurs nouvelle génération. Les jeunes avec une prise fermée, qui liftent beaucoup… C'est une raquette qui offre plus de lift, plus de puissance.
Enfin, la RADICAL MP s'adresse à des compétiteurs confirmés. Elle permet un bon contrôle et amène de bonnes sensations et, malgré un tamis plus petit que celui d'autres raquettes, elle reste facile à jouer.
Il y a des types de raquettes plus recherchés par les joueurs ?
Oh, cela dépend vraiment des profils de chacun, des envies… On voit de tout. Il y a des gars qui jouent plutôt en fond de court qui cherchent des raquettes offensives… C'est à nous de bien les conseiller et de comprendre si ce qu'ils veulent leur correspond vraiment ou s'ils semblent se tromper.
Justement, comment accompagnez-vous le joueur dans son choix de raquette ?
Il faut garder à l'esprit qu'une raquette reste un achat conséquent, d'autant plus pour ceux qui en achètent deux ou trois à la fois. Alors, s'il arrive que l'on vende sans faire essayer la raquette, le test, c'est quand même sécurisant, cela conforte le joueur.
Moi, mon diagnostic, je l'établis habituellement à partir de l'historique du joueur : avec quoi jouait-il auparavant ? Qu'est-ce qu'il reproche à sa raquette ? Pourquoi il a envie de changer de cadre ?
Bien entendu, je tiens compte de sa morphologie, de son âge, du poids de la raquette, notamment s'il est jeune…
« Je vois quand même une tendance générale : les fabricants réduisent le nombre de cordes pour accroître la prise d'effet. »
Une raquette trop lourde pour un jeune joueur, c'est un problème ?
Absolument. Avec les jeunes joueurs, qui sont en pleine croissance, il faut non seulement faire attention au poids de la raquette, mais aussi au cordage choisi. Et on doit souvent tempérer les ardeurs (rires) !
Il faut dire que les jeunes ont tendance à choisir à accorder beaucoup d'importance à la cosmétique. Et les parents leur offre la raquette, parfois, sans se poser plus de questions. Alors on prend le temps d'expliquer, on oriente vers un choix plus adapté, on fait de la pédagogie. Et, généralement, on est plutôt écoutés (rires) !
Quelles sont les innovations que les marques apportent encore à leur raquette ?
Il y a une évolution des composites utilisés, de saison en saison. On le voit avec le Graphène, par exemple. Chaque marque essaie d'avoir son petit truc en plus.
Mais je vois quand même une tendance générale : les fabricants réduisent le nombre de cordes pour accroître la prise d'effet. Et lancent d'autres initiatives, comme Head avec une raquette hybride, qui permet de changer le plan de cordage. Ou Babolat, évidemment, avec sa raquette connectée.
Si vous deviez citer un modèle historique qui vous a marqué ?
Ah, pour moi… la Wilson Pro Staff ! Mais, attention, la classique, celle de Sampras, pas celle d'aujourd'hui qui n'a plus rien à voir.
C'est aussi ma jeunesse, j'étais un grand fan de Sampras. Pour moi, derrière les monstres actuels, Federer, Nadal, Djokovic… il y a Pete. C'était un sacré joueur et ça jouait déjà vite avec lui… Bon, beaucoup moins qu'aujourd'hui, c'est sûr (rires) !
Ce n'est pas pour rien qu'on voit de moins en moins les joueurs monter au filet… Avec Edberg, le changement progressif a été frappant. Il allait énormément à la volée à ses débuts, beaucoup moins en fin de carrière.
Le matériel s'est amélioré, les préparations physiques aussi… Tout est allé plus vite !
Pour vous, ce serait quoi la raquette idéale ?
(Rires) Une raquette qui réfléchisse à ma place ! Et, si possible, qui sache trouver les bonnes zones !
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