Le BNP Paribas Masters, ce « Bercy » dont on parle tous en fin d'année malgré la transformation de la salle en AccorHotels Arena, n'est pas seulement le dernier Masters 1000 de la saison. C'est aussi une atmosphère bien particulière, des joueurs marquants et des souvenirs… beaucoup de souvenirs, liés à la deuxième plus grosse épreuve tricolore de l'année. Art of Tennis a sollicité son réseau de spécialistes tennis et de marques pour évoquer les petites et grandes histoires de ce tournoi indoor assumé, dont chacun se rappelle avec un peu de nostalgie… et beaucoup d'enthousiasme !
« La victoire de Roger Federer en 2011 ! » (Jérémy, de Cestas Sports – 33)
« Mon dernier souvenir de Bercy remonte à l'année dernière avec la nouvelle salle rénovée. Ambiance feutrée, show en musique pour l'entrée des joueurs… J'y étais pour les demi-finales et il y en a une qui m'a plus marqué que l'autre : celle entre Djokovic et Wawrinka, avec la vitesse de déplacement du Serbe d'un côté et la puissance phénoménale du Suisse de l'autre.
Mais le grand souvenir de Bercy que je conserve, c'est tout simplement la victoire de Roger Federer en 2011… Les fans du Maestro, dont je fais partie, l'attendaient avec impatience ! Et elle l'a fait entrer encore un peu plus dans la légende. »
Jérémy Vauthier
Cestas Sports
18, les Boutiques de Cestas
33610 Cestas
05 56 78 28 10
« Bercy, pour nous, c'est presque comme à la maison ! » (Benoît, de MatchPoint – 95)
« Pour nous, Bercy est un tournoi particulier qui ponctue bien souvent la saison des joueurs pros qui nous sollicitent via le programme « Nec Plus Ultra », notre service de cordage itinérant. C’est un événement particulier, car il est fréquent que « nos » joueurs aient des objectifs bien différents pour cet ultime rendez-vous.
Il y a ceux qui se préparent à disputer la Masters Cup la semaine suivante, ceux qui se battent pour faire partie des huit élus, ceux qui vont chercher une place de tête de série pour le prochain Open d’Australie et ceux qui, tout proches des vacances, n’ont plus grand-chose à jouer. On sent vraiment que la saison a été longue et éprouvante…
Mais, Paris-Bercy, pour nous, c’est presque comme à la maison, au regard de la proximité de la salle avec le magasin, situé à Eaubonne, dans le Val-d’Oise. Du coup, on s’installe tardivement près de l'AccorHotels Arena et on peut profiter des amis et de la famille pendant ces 10 jours. »
Benoît Mauguin
MatchPoint - ProShop Tennis
36 rue Gabriel Péri
95600 Eaubonne
01 77 02 68 66
« Le bras d'honneur au public de Pioline ! J'étais sur le court en tant que juge de ligne… » (Brice, de Dream Tennis – 38)
« Pour ma part, trois souvenirs forts de ce tournoi de Bercy. Dans l'ordre, historiquement :
- Cocorico, le bras d'honneur au public de Monsieur Cédric Pioline ! J'étais sur le court en tant que juge de ligne… J'en rigole encore, ce qui n'était pas le cas du public !
- Cocorico, la victoire de Sébastien Grosjean en 2001, qui lui permet de se qualifier pour la Masters Cup.
- Et, bien sûr, la démonstration de maître Roger, vainqueur en 2011 en battant Jo-Wilfried Tsonga en finale.
Ah oui ! J'ai oublié un autre moment « cocorico » avec la victoire de Guy Forget sur Sampras, en 1991, je crois… Quelques semaines après, la France gagne la Coupe Davis face aux États-Unis et Forget donne le point victorieux en battant Pete une nouvelle fois. »
Brice Barthélémy
Dream Tennis
17 rue Lamartine
38170 Seyssinet-Pariset
04 76 22 59 45
« Se perdre dans les travées de Bercy et tomber nez à nez avec des joueurs… » (Rémi, de Domisport - 92)
« Je garde assez peu de souvenirs forts de Bercy. Depuis quelques années, nous n'y sommes plus trop invités. J'ai néanmoins en tête quelques images sympas… Se retrouver un peu perdu dans les travées de cette salle importante… et tomber nez à nez avec des joueurs ! Le genre de moments assez marrants dont on se rappelle en tant que spectateur. D'une façon générale, j'aime beaucoup l'ambiance de ce tournoi qui, avec sa musique et son jeu d'éclairages, diffère vraiment de tous les autres tournois. »
Rémi Perruchot
Domisport
72 avenue Jean Perrin
92330 Sceaux
01 43 50 57 57
« Ce tournoi a un esprit underground qu’on ne retrouve nulle part ailleurs » (Florian Perche, HEAD)
« Ce qui est frappant au BNP Paribas Masters, c’est l’ambiance, unique en France. De ce point de vue, c’est un tournoi assez particulier avec un stade de 15 000 places, des matchs en night-session et une entrée des joueurs spectaculaire avec un jeu de son et lumière. Ce côté « show à l’Américaine » est vraiment inscrit dans l'ADN du tournoi, je trouve.
Désormais, les meilleurs joueurs mondiaux entrent sur le court dans le noir, uniquement éclairés par un projecteur qui est braqué sur eux, dans une atmosphère bouillonnante avec des spectateurs bruyants… Clairement, ce tournoi a un esprit underground qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. »
Florian Perche
Responsable promotion HEAD France
« LA finale de rêve : Edberg-Becker ! » (Vincent Legros, TECNIFIBRE)
« Bercy, c’est tout simplement le premier tournoi pro auquel j’ai assisté en tant que spectateur. J’avais sept ans, c’était en 1990… Et je m’en rappelle très bien, puisque mon papa m’avait emmené voir LA finale de rêve : Edberg-Becker ! J’avais la tenue du Suédois sur moi, j’étais archi-fan… Le seul souci, c’est que Boum-Boum a abandonné à 3-3 dans le premier set et que ma première expérience à Bercy fut, au final, de très courte durée… J’y suis, bien entendu, retourné régulièrement ensuite et, chaque année, c’est un vrai plaisir de retrouver l’atmosphère électrique de cette salle historique… Vive Bercy ! »
Vincent Legros
Responsable comptes clés France TECNIFIBRE
« En 2010, c'est l’année Söderling » (Christophe Rahma, LOTTO)
« Pour moi, Bercy évoque immanquablement les joueurs Lotto et leur parcours. Avec, en particulier, trois années formidables pour la marque : 2010, 2012 et 2013. En 2010, c'est l’année Söderling, une année riche en succès pour Robin qui, après avoir disputé la finale de Roland-Garros, s’impose à Bercy face à Gaël Monfils.
En 2012, c'est la première victoire en Masters 1000 de David Ferrer, qui devient ainsi le premier joueur espagnol à remporter le tournoi et se hisse à la cinquième place mondiale. Enfin, en 2013, Ferrer est à nouveau finaliste face à Novak Djokovic. »
Christophe Rahma
Directeur Lotto France
Bercy, l'anecdote de Mathieu (Horizon Sports - 69) : « J'ai servi de sparring-partner à Raonic et Querrey »
« Comme j'ai été cordeur dans le team TECNIFIBRE, j'ai participé à pas mal de tournois sur le circuit pro. Et l'édition 2012 du Masters 1000 de Paris-Bercy m'a réservé de belles surprises…
Pendant ce tournoi, il y a une tradition chez les cordeurs qui remonte à pas mal de temps. En plus de nous occuper des raquettes des joueurs pros, nous pouvons aussi leur servir de sparrings. C'est en 2005 que cette tradition a débuté avec Max, l'un des cordeurs, qui avait pu échauffer Nikolaï Davydenko sur le Central.
Lors de cette édition 2012, c'est encore ce fameux Max qui a lancé les hostilités avec un practice sur le Central avec Gilles Simon. Pour résumer, les personnes en charge du practice n'avaient pas de joueurs négatifs disponibles sous la main pour jouer le rôle de sparring-partner. Notre atelier de cordage se situant directement dans le player's lounge et les cordeurs étant tous pratiquants, il leur a semblé plus simple de nous demander de tenir ce rôle.
« Avec Querrey, un moment qui m'a fait comprendre qu'on ne pratique pas le même sport… »
Étant numéro deux sur la liste des sparrings, j'ai commencé par un petit échauffement avec Franck Moser, joueur de double allemand, sur les courts du Ministère de l'économie. Chaque practice durait une trentaine de minutes. Franck n'est pas le plus grand joueur du circuit, mais sa balle était lourde.
Deuxième acte : Sam Querrey. Monumental ! Trois têtes de plus que moi, 20 kilos de poids dans la balle en plus par rapport à Moser… Practice sur le court annexe qui était vide de public, certes, mais grosse pression quand même. Gammes de coups droits, gammes de revers, volées, smashs… et moment qui m'a fait comprendre qu'on ne pratique pas le même sport : le service. Des obus qui giclent à trois mètres de hauteur, cinq mètres de recul… Impossible à retourner !
Enfin, comme troisième acte, une belle conclusion avec Milos Raonic. À l'époque, il n'était encore qu'un jeune prétendant au sommet du tennis mondial, mais déjà un grand pro. Très sympa, comme Sam. Également beaucoup de poids dans l'échange et, surtout, un service de mutant ! Là, j'étais rodé (rires).
Dans les vestiaires, avec Tsonga et Ferrer avant leur match sur le Central
Pour boucler la boucle, j'ai pu profiter du vestiaire des joueurs à la fin de cet entraînement… et voir, de l'intérieur, la préparation mentale de Jo-Wilfried Tsonga et de David Ferrer qui allaient s'affronter sur le Central. Jo, tel un boxeur, à se scruter dans la glace. David, comme une pile électrique, à reproduire coups droits et revers après quelques pas chassés. Impressionnant !
Lors de ces trois échauffements, j'ai appliqué au maximum les conseils de mon boss, Stéphane Hoffstetter : ne pas faire une seule faute au filet, prendre de la marge et trouver de la longueur. Bon, malheureusement pour eux, Raonic et Querrey ont tous les deux perdu juste après notre practice (rires) ! N'y voyez aucun lien de cause à effet… Pour info, j'étais 15 à cette époque et, suite à cet épisode, j'ai demandé à la Fédé de me reclasser -4/6… mais ils n'ont pas donné suite (rires)… »
Mathieu de Francesco
Horizon Sports
5 route de Jonage
69330 Pusignan
04 72 05 11 77